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Problèmes actuels

Plan de l'article

Introduction

L'Égypte est un pays en développement. L'Égypte est un poids lourd, économiquement parlant, de la région, avec une richesse par habitant atteignant le double de la moyenne africaine en 2004, et une population plaçant l'Égypte au rang de deuxième pays le plus peuplée d'Afrique derrière le Nigéria, au coude à coude avec l'Éthiopie (80,5 millions contre 76 millions). L'Égypte est confrontée aujourd'hui à de nombreux défis.

L'espérance de vie des égyptiens est supérieure à la moyenne africaine (71 ans contre 55 pour la moyenne Africaine en 2008), et l'Égypte République depuis le 18 juin 1953, assurant ainsi à l'Égypte une situation stable.

En dépit de ce bilan plutôt élogieux, l'Égypte a de nombreux problèmes et de nombreuses contraintes; qu'elle doit surmonter, pour assurer un avenir prometteur au pays.

Défi démographique, économique et social

D'un point de vue démographique, l'Égypte, avec un taux de fécondité de 2,83 enfants par femme en 2008, assiste donc à un accroissement de population de 1,75% par an, soit environ 1,41 millions d’habitants en plus par an (France : +0,37 millions d’habitants par an en 2008).

La population active augmente à un rythme aussi infernal, dans la mesure où 32% des 80 millions d’habitants ont moins de 15 ans (à comparer avec 24% de moins de 20 ans en France). Des dizaines de millions d’emplois devront donc être créés ces dix ou vingt prochaines années. Par conséquence, un taux de croissance très élevé, supérieur à 5%, est nécessaire pour contenir le chômage et créer suffisamment d'emplois pour les nouveaux venus.

Défi alimentaire et environnemental

Cet accroissement de population et du niveau de vie des égyptiens (croissance de 4%/an en moyenne ces 10 dernières années) font que la demande en logements explose, idem pour la consommation en eau potable et en électricité, ainsi qu'en produits manufacturés et en nourriture.

Or, avec 98% d'espaces désertiques, et des précipitations de 29mm sur Le Caire, les précipitations qui tombent sur l'Égypte ne peuvent seules assurer eau et l'irrigation des cultures. L'Égypte est donc dépendante alimentairement – par exemple, 55% de son blé est importé - et cherche à limiter sa dépendance en cherchant à développer de nouvelles surfaces agricoles, comme grâce au projet de nouvelle vallée Égyptienne. Cela est d’autant plus utile que, en avril 2008, suite à une hausse ininterrompue du cours du blé – les Egyptiens sont les premiers consommateurs de pain au monde par habitant -, la population pauvre d’Egypte a manifesté pour pouvoir continuer de pouvoir manger.

Le deuxième axe choisi pour limiter la dépendance alimentaire de l'Égypte est l'intensification des zones cultivées à travers le recours sans cesse croissant de pesticides et d'insecticides sur leurs cultures - pour pallier l'absence ou la rareté des limons suite à la construction du barrage d'Assouan - tout comme augmenter les rendements. Le corollaire de tout ceci est que le Nil est à son embouchure un de fleuves les plus pollués du monde.

Défi technique

Heureusement, le Nil, provenant des hauts plateaux éthiopiens, a un débit suffisant pour alimenter l'Égypte en eau potable. Mais, pour éviter inondations et périodes de pénuries, l' Égypte a déjà été contraint à faire une catastrophe écologique en construisant le barrage Nasser. Ce barrage a englouti des monuments exceptionnels et à cause de sa retenue des sédiments, le delta du Nil, ne pouvant contrer l'érosion par des nouveaux sédiments, perds 500 mètres par an, menaçant d’inondation des centaines de milliers d'Égyptiens, autant de futurs des sans-abris.

Défi environnemental

L’Egypte est un pays qui s’enrichit à vive allure : si les 5% de croissance économique par an et 1,75% de croissance démographique par an se poursuivent, l’Egypte sera peuplée de 99 millions d’habitants, chacun riches de 7 000$/an, soit une économie similaire Pays-Bas ou à la Turquie de 2008

Pays émergent, les habitants de l’Egypte se mettent de plus en plus à consommer, des produits industriels (téléviseurs, téléphones, voitures, ...). Cette demande croissante fait exploser la production industrielle, et donc la demande en électricité pour faire fonctionner les usines. Or, en dépit de l’électricité hydraulique fournie par le barrage d’Assouan, les capacités électriques égyptiennes étant assurées à plus de 65% par des centrales thermiques très polluantes, la production croissante d'électricité augmente toujours plus les rejets de gaz polluants à effet de serre.

Défi démographique

Démographiquement, la vallée égyptienne, avec une densité moyenne supérieure à 2000 habitants/km2, est déjà surpeuplée, avec une densité atteignant près de la moitié de Singapour ou de Hong-Kong, par exemple.

Région la plus densément peuplée du monde, la vallée du Nil peine à absorber convenablement les 1,4 millions d'habitants supplémentaires chaque année.

Pour pallier à cette explosion démographique, ainsi qu'au phénomène d'exode rural; et pour permettre aux habitants des vieux quartiers du centre du Caire, insalubres et surpeuplés, avec 140 000 habitants/km2, soit 7 fois la densité moyenne de Paris intramuros, d'accéder à un niveau de confort décent, le gouvernement Égyptien a décidé la création de nombreuses villes nouvelles autour du Caire.

Mais les logements construits n'arrivent pas à suivre la hausse de la population – il faudrait construire une ville comme Nancy tous les mois-, ce qui fait que de plus en plus d'Égyptiens s'entassant dans des bidonvilles périphériques, principalement en aval du Caire, augmentant ainsi la précarité de nombreux égyptiens, qui sont déjà plus de 30% à vivre dans la pauvreté la plus totale, à savoir avec moins de 2$ par jour et par habitant.

Défi économique et géopolitique

L'économie Égyptienne est la deuxième puissance Africaine après l’Afrique du Sud - 469 milliards de $ en 2009 en parité pouvoir d’achat, soit un pays comme la Belgique et le Luxembourg réunis - est très instable et dépendante. En effet, chaque année, 2 milliards d'euros proviennent du Canal de Suez, 3 milliards de $ de transferts de l'étranger vers l'Égypte, 4,3 grâce au tourisme. L'Égypte profite aussi de 2,2 milliards de $ d'aide offert par les USA qui profitent de la situation géographique de l'Egypte pour surveiller le proche Orient. Sans oublier les 3 milliards du pétrole.

Sur un PNB total de 188 milliards de $ en 2009 , une grande part provient de sources instables : tourisme (11 milliards), canal de suez (5 milliards), pétrole (18 milliards), aide américaine (2 milliards), et rémittences d’Egyptiens immigrés (6 milliards). Une quarantaine de milliards, soit un quart du l’économie Egyptienne (bien plus avec les emplois induits par exemple du tourisme) dépend directement de sources instables, qui peuvent diminuer au moindre évènement (attentats ou crise économique mondiale qui auraient pour conséquence une diminution du flux touristique, une meilleure situation géopolitique au Proche Orient privant l'Égypte de l’aide financière des USA, les transferts de l'étranger qui ne sont pas garantis...).

L'Égypte doit donc trouver une nouvelle position dans un monde mondialisé afin de pouvoir se développer durablement, s'industrialiser durablement, …

Conclusion

Pour conclure, malgré l'espérance de vie, le PNB par habitant, l'équipement en produits industriels (télé, voitures, ...), et l'indice de qualité de vie - IDH très supérieure au reste du continent africain, l'Égypte doit, pour assurer son avenir, trouver des solutions rapidement pour loger les millions de laissés-pour-compte, et prendre des mesures écologique radicales afin d' éviter une catastrophe écologique et humanitaire (millions de sans-abris à cause du recul du Nil, delta du Nil entièrement détruit à cause de la pollution du Nil, ...). Pour financer tout ça, le gouvernement devra donc diversifier ses ressources économiques afin de ne pas subir de graves crises sociales en cas de crise, et favoriser la croissance économique afin d'augmenter mécaniquement ses ressources disponibles, mais une croissance économique durable, une économie diversifiée, pourquoi pas en diversifiant le tourisme, en promouvant une économie du savoir, … ?

Article écrit par Martin KURT. Dernière version: 31 mai 2010


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