Ajouter aux favorisme contacter Flux RSS
Rechercher :

Accueil >> Egypte antique

Le miracle Égyptien - l'Egypte, don du Nil

Les précipitations sont très rares en Egypte, de l’ordre de quelques dizaines de millimètres au Sud, à une petite centaine au Nord, quand l’aridité commence dès 300 mm d’eau par an.

Sans les apports en eau et en limons du Nil, le plus long fleuve de l'ancien monde avec ses 6 650 Km, l'Égypte, ou plus précisément l’Égypte telle qu’on la connait, n'existerait pas.

Le Nil égyptien, dernier tronçon du fleuve qui descend des Grands Lacs centrafricains est un axe dont le cours va du sud au nord à travers le désert sur 1000 Km; c'est à dire depuis Philae, sur la première cataracte, jusqu'à la Méditerranée. Près de son embouchure, il forme un immense delta. Mais la quasi totalité de son cours constitue une sorte de corridor, entre la falaise libyque et la chaîne orientale, ne dépassant pas 30 Km de large.

Le miracle égyptien, c'est d'abord ce formidable cours d'eau qui traverse un désert aussi aride que le Sahara, et transforme la vallée en un immense oasis. Il est le seul apport d'eau, car il ne pleut presque jamais en Moyenne et Haute Egypte – il fait beau 363 jours par an, 364 les années bissextiles, au Caire.

Le Nil
Le Nil

Hormis cette longue bande de terre cultivable, l'Egypte comporte une chaîne d'oasis dans le désert occidental, auxquelles il faut ajouter une vaste dépression, arrosée par une branche naturelle du Nil: le Fayoum, qui s'ouvre au sud-ouest de cette charnière que constitue, entre la vallée et le delta, le point où se subdivise le fleuve.

D'abord abondantes (paléolithique et début du néolithique), les pluies se sont lentement amenuisées jusqu'à disparaître. Cet assèchement progressif qui transforme en désert les régions environnantes de la vallée va amener au bord du fleuve des populations venant des quatre horizons: dolichocéphales et brachycéphales, tribus sémitiques, noirs du sud, méditerranéens et pasteurs sahariens, etc.

Très longtemps cette population mêlée, encore divisée en tribus, vécut sur la frange de la vallée, grâce au limon déposé par les crues saisonnières.

Le Nil et le Désert
Le contraste entre le Nil, oasis de vie, et l' hostilité du désert

Pour cultiver cette terre, pour s'établir et non plus se borner à y prélever par la chasse et la cueillette une subsistance aléatoire, il fallait la domestiquer. Mais la création de canaux pour le surplus d'eau ou au contraire pour irriguer les parcelles éloignées du fleuve, la réalisation de levée de terre et de battues pour maintenir hors d'eau hameaux et villages des premiers agriculteurs, tout cela nécessite une œuvre collective, une société hiérarchisée placée sous l'autorité d'un pouvoir central. C'est donc l'unification de la vallée sous un seul souverain, le Pharaon, qui marque la véritable naissance de l'Egypte.

Tout, dans la vallée du Nil, est régi par la crue: de la hauteur de la montée des eaux dépendait l'importance des récoltes. C'est vers le 15 juin que le Nil commence à gonfler, et il atteint son maximum en août-septembre. Que l'eau n'arrose pas les terres éloignées, et la moisson restera médiocre: la famine menacera le peuple. Qu'elle soit au contraire trop tumultueuse, qu'elle noie tout et que la violence du courant emporte les digues, et toute l'œuvre d'aménagement du sol est à reprendre.

Mais le Nil représente aussi la principale voie de communication. Par le fleuve transitent, entre la Haute et la Basse Egypte, les denrées comme les matériaux pondéreux, chargés sur des embarcations de transport. C'est par les canaux que se meuvent les fellahs et c'est dans le marais que les chasseurs s'en vont pour tirer le gibier d'eau. C'est à l'aide de bacs que l'on traverse d'une rive à l'autre: aucun pont ne franchissait le fleuve à l'époque pharaonique. La vie quotidienne se déroule donc en étroite symbiose avec le fleuve, dont les flots sont sans cesse sillonnés par des flottilles de touts sortes.

Dans ce cadre favorable à l'éclosion d'une société agraire puissante va se développer une des plus grandes civilisations de l'humanité: elle durera 3500 ans de l'aube de l'histoire (apparition de la première écriture) jusqu'à la fermeture du temple de Philae, en 550 de notre ère.

Ce qui frappe durant cette vaste période, c'est son aspect unitaire, cohérent, original. L'Egypte de développe comme une île, protégée à l'est comme à l'ouest par l'immensité des déserts qui l'entourent, telle une mer.

Réécrit par Martin KURT le 05-04-2008


Bookmark and Share

Fleche retour bas