Ajouter aux favorisme contacter Flux RSS
Rechercher :

Accueil >> Egypte Antique >> Pyramides

Theorie sur les methodes de construction des pyramides

Plan de l'article



I) Introduction

De nombreuses théories visent à expliquer comment ont été fabriquées des pyramides aussi monumentales que celle de Kheops, une pyramide haute de plus de 150 mètres. Mais aucune donnée archéologique ne peut favoriser l'une ou l'autre de ces théories. En effet, cette pyramide est composée de 2,5 millions de blocs environ. Environ 20 000 hommes auraient été nécessaires pour l'ensemble de la construction des pyramides - taille des pierres, transport, construction,… Comment les égyptiens ont pu tailler, transporter et assembler ces pierres pour créer une pyramide en une vingtaine d'années ?

La majeure partie des théories que nous verrons se fondent sur les écrits de l'historien grec Hérodote - né vers 484 avant JC, mort en 425 avant JC - ; car les Egyptiens n'ont laissé que peu d'indice au sujet de la construction des pyramides. Mais, les pyramides sont déjà vieilles de plus de 2000 ans à l'époque d'Hérodote. Par conséquent, les récits sur la construction des pyramides étaient déjà largement mythifiés et ses propos doivent ainsi être manipulés avec des pincettes.

Voici résumés ici les principales questions et tentatives de réponses au sujet de la construction des pyramides.

Hérodote
Hérodote

Ligne de vie

Ligne de vie

II) L'avant construction

a) Les carrières d'où proviennent les pierres

Les pyramides égyptiennes de l'ancien empire sont des monument massifs, constitués exclusivement de pierres, au contraire des pyramides du moyen empires faites de briques crues, avec seulement une façade extérieure composée de roches calcaires. Les pierres étaient issues de carrières locales, situées ainsi autour du site de Guizèh. Les pyramides étaient ensuite couvertes de blocs de calcaire fin provenant de la carrière de Tourah. Les blocs de granite rose parant la base des pyramides de Khephren et de Mykérinos, quant à elle, provenaient des lointaines carrières d'Assouan.

b) Les outils de taille

Les outils que les égyptiens antiques avaient à leur disposition étaient essentiellement hérités de la période néolithique, les anciens ayant acquis une grande expérience de la taille de pierres dures. Celui-ci se composait de masses et de marteaux en diorite ou en dolérite - une matière chimiquement proche du basalte -, de lames et de couteaux en silex, de percuteurs et de forets. Et, pour attaquer les pierres les plus dures, on avait recours alors au cuivre, allié avec de l'arsenic et du bismuth afin d'obtenir un alliage moins mou que le cuivre pur. Le bois était également présent sur les chantiers, employé pour la fabrication de brancards, de leviers et de rondins ainsi que d'outils permettant l'extraction des pierres.

c) Le transport des pierres

Pour construire les pyramides, les Egyptiens ont du résoudre des problèmes de différents ordres. Tout d'abord, gérer le transport des pierres entre les carrières et les zones de construction des pyramides. Le transport des pierres a pu se faire par la terre comme par la voie fluviale.

c.1) La voie terrestre

Le transport terrestre, de nombreuses représentations le montrent, en l'absence de roue, s'est effectué par traîneaux et tirés sur le sable jusqu'aux lieux de construction des pyramides. Le halage a été utilisé, c'est-à-dire le transport de pierres sur des traîneaux de halage - le long des berges du Nil - tirés par des hordes d'hommes, et plus occasionnellement par traction bovine, et ce quel que soit l'éloignement du chantier des pyramides. Pour faciliter cette technique, des chemins ont vraisemblablement dues être aménagés, afin de permettre le transport sur les longues distances. Mais le transport d'énormes monolithes tel celui du temple haut du complexe funéraire de Khephren pesant plus de 400 tonnes pour un volume de 170 mètres cubes, est plus problématique, et l'utilisation de traîneaux ou de poutres s'avère problématique.

Traineau de transport
Traineau de transport

Si les pierres ayant servies à la construction des pyramides ont parfois été extraites de carrières proches des lieux où se trouvent les pyramides ; elles sont parfois acheminées de loin, comme pour les plus lointaines, d'Assouan, située à 1000 kilomètres en amont. L'emprunt du Nil pour le transport est donc nécessaire.

c.2) Le transport fluvial

Le transport fluvial, parfaitement maîtrisé, était essentiel aux anciens égyptiens, disposant d'embarcations spécialement adaptées aux lourdes charges. Et, le niveau du Nil variant énormément entre les crues et la saison sèche, l'activité atteignait naturellement son maximum durant la période des inondations. Et, pour palier les périodes de décrues, une voie navigable fut creusée parallèlement et à l'ouest du Nil, permettant aux embarcations de débarquer leurs charges aux abords du chantier pyramidal.

Et, Pline l'Ancien préconisait déjà de transporter les obélisques et autres lourds monolithes suspendus entre deux embarcations et immergés, de sorte qu'ils perdent, par la poussée d'Archimède, plus du tiers de leur poids. Le halage devient alors possible, aisé même, analogue à celui des lourds chalands sur nos canaux, hypothèse qui s'avèrerait techniquement possible.

Ligne de vie

III) La construction à proprement parler

a) La durée de construction de Kheops

La pyramide de Kheops aurait été construite selon les égyptologues en une vingtaine d'année. Or, les ouvriers égyptiens sembleraient ne travailler à cet ouvrage que 3 mois par an. La construction de la pyramide n'aurait ainsi que durée l'équivalent de 5 années complètes, à comparer avec 3 ans pour l'ouvrage moderne du Viaduc de Millau. Or, sans la technologie moderne, comment les Egyptiens antique ont pu construire une pyramide à une telle vitesse ?

Cela revient à tailler, monter, poser et ajuster un bloc toutes les 63 secondes lors du chantier… Et si l'on considère ce qui est évident que les égyptiens ne travaillaient que le jour, cela signifie donc un bloc toutes les 31 secondes, ou 1400 blocs par jour. Et surtout, les blocs de pierre pèsent entre 2 et 40 tonnes, parfois 60 tonnes, et sont montées jusqu'à plus de 100 mètres de hauteur. Sachant qu'un humain moyen ne peut soulever qu'environ 50 kg de charge utile, on se rend compte que même les plus petits blocs sont intransportables par force d'homme. Dès lors, comment une pyramide telle que Kheops a-t-elle pu être construite ?

b) Méthodes de construction des Pyramides

Selon Hérodote, on construisait les pyramides par un système de gradins successifs, sur lesquels on hissait les pierres à l'aide de machines faites de fabriquées à partir de bois, qui permettaient de tirer une pierre du bas de la pyramide au premier gradin, puis du premier au deuxième, et ainsi de suite. Diodore de Sicile, postule l'hypothèse que la construction des pyramides se serait faite au moyen de rampes et de traîneaux, comme de nombreux historiens le postulent aujourd'hui.

b.1) Leviers à bascule et ascenseurs oscillants

Un outil nommé ascenseur oscillant aurait également pu, selon certains égyptologues, soulever des pierres de plusieurs tonnes, en dépit d'une relative lenteur.

b.2) Élévation des pierres

Les égyptologues ont souvent opté pour une solution à base de rampes dont les formes et les dimensions sont discutées. Ces rampes sont essentiellement frontales, c'est-à-dire perpendiculaires aux faces de la pyramide. Si elles furent effectivement employées, elles ne pouvaient suffire à achever l'édifice et plus particulièrement à achever la pose des pierres de parement si parfaitement ajustées, comme à la pyramide de Kheops. Hérodote rapporte l'utilisation de machines en bois sans équivalent connu par les égyptologues.

Ligne de vie

IV) Les théories contemporaines

a) Rampes latérales

Les théories contemporaines postulent des hypothèses de divers ordres. Il se pourrait, selon Uvo Hölscher, qu'il existe des rampes latérales en colimaçon autour de la pyramide, mais implique dès lors une forte déclivité des pentes ce qui ne permettrai pas de transporter des blocs de plusieurs tonnes comme sur Kheops.

b) Rampe centrale

Une autre thèse, de Ludwig Borchardt, postule l'existence d'une rampe centrale, perpendiculaire à la pyramide, où de l'huile aurait pu être déposé sur le sol pour aider à faire glisser les traîneaux charriant les blocs de pierre. L'inconvénient d'une telle méthode est, qu'à déclivité égale, lorsque la hauteur de la construction double, la rampe double sa longueur, sa largeur et donc son épaisseur, et devient rapidement un monstre atteignant le volume de la pyramide elle-même, devenant un travail de plus en plus prenant pour sa construction, puis une fois la pyramide achevée pour débrayer la rampe... A moins de conserver une longueur de rampe constante, ce qui impliquerait qu'à mesure que la pyramide s'élève, la déclivité augmente rendant toujours plus difficile la traction des pierres, et même impossible au delà d'une certaine déclivité.

Rampe frontale
Rampe frontale

c) Autres hypothèses

D'autres hypothèses sont également émises, telles que la mise en place d'une rampe hélicoïdale selon Georges Goyon, qui si elle a la faveur de nombreux égyptologues, présente l'inconvénient de comporter des angles, ce qui s'avère incompatible pour des convois de dizaines d'hommes tirant une pierre, ou encore des rampes en zigzag par Jean-Pierre Adam.


Ligne de vie

V) Conclusion

Ainsi, quelles que soient les théories reposant sur les différents types de rampes possibles, toutes présentent des lacunes, et ne peut appréhender globalement la gestion du chantier, et peut-être finalement devrons nous postuler que soit les égyptiens maîtrisaient une technique méconnue aujourd'hui, soit ils combinaient avec intelligence les différentes méthodes proposées ici afin d'en tirer le meilleur de chacune. Peut-être également que les Egyptiens ont utilisés différentes méthodes de construction de pyramides selon l'époque ou l'endroit où sont construites les différentes pyramides, donnant ainsi à chaque théorie des égyptologues sa part de vérité.

Quand à la construction elle-même, les quantités énormes de pierres nécessaires laissent pantois, ce qui fait postuler Davidovits l'hypothèse que les égyptiens auraient moulé leurs pierres à partir de roches calcaires à l'instar du béton, en mélangeant du calcaire broyé à de l'eau du Nil, ainsi qu'avec de l'argile kaolinite et du natron - un sel - qui aurait fait office de liant. Mais, comme toutes les théories sur la construction des pyramides, les difficultés que Davidovits prétend résoudre implique de nouvelles interrogations, telle que savoir comment les égyptiens auraient pu se procurer d'énormes quantité de chaux pour produire ces pierres moulées.

L'Egypte antique reste mystérieuse, et n'est-ce pas aussi bien, pour le rêve, et la magie que cette civilisation antique incarne, que le mystère des pyramides, à l'instar de celui des statues de l'île de pâques, reste intact ?

Vidéo

Article écrit par Martin KURT


Bookmark and Share

Fleche retour bas