Dangers du tourisme de masse en Egypte
Comme partout dans le monde, le tourisme est en pleine expansion. Le nombre de touristes devrait doubler entre 2005 et 2020, passant de 700 millions à 1500 millions ; les revenus du tourisme quadrupler. Le tourisme générant déjà près de 2% de la richesse mondiale (600 milliards de $ en 2005), et en Egypte, le tourisme génère, directement ou indirectement, près de 30% de la richesse nationale. Le tourisme est la première activité économique du pays, dépassant même les autres rentes que sont le pétrole, le canal de suez et les subventions américaines.
Le tourisme à certains aspects positifs qui sont indiscutables. Le premier : celui de permettre à l’Egypte, pays très pauvre, de se développer en créant des millions d’emplois. Certaines régions très pauvres n'auraient pu se développer sans l'apport de devises apportées par le tourisme, et est également un formidable moyen, pour les touristes d'approfondir sa culture, dans les voyages culturels par exemple, mais aussi d'assouvir sa soif d'aventure ou simplement de se détendre en famille.
Mais le revers est que les bienfaits du tourisme ne profitent principalement qu'à une minorité (tour-opérateurs, réseaux hôteliers, transporteurs aériens...), ne profitant que peu aux autochtones. Le tourisme aggrave aussi la frustration des autochtones des pays pauvres quand ils voient la différence de culture, de modes de vie et de richesse entre eux et les touristes "occidentaux".
Le tourisme peut également causer des problèmes écologiques comme par exemple en Egypte, dont l'écosystème aux alentours d'Hurghada sont extrêmement menacés par la sur-fréquentation des eaux en plongeurs, en bateaux de plaisance, mais également la côte, qui est victime "de la bétonnisation" face aux pressions foncières qui font rage. Certains récifs de coraux sont dans un état très critique, le réchauffement de la planète et la surfréquentations des lieux risque d'achever ceux-ci.
Il ne faut pas non plus oublier la quelques tonnes de Co2 émis par le voyage en avion, que vous pouvez compenser grâce à des sites de compensation Co2, tels que Co2solidaire.org, site géré par l'
Le Nil est aussi menacé par le tourisme. Faisant déjà partie des fleuves les plus pollués au monde, notamment en aval du Caire, étant privé d'oxygène à cause de pollutions , privés de limons à cause du barrage d'Assouan retenant ceux-ci, brisant ainsi le cycle plus que millénaire des crues du Nil qui fertilisent les berges de la vallée du Nil; les innombrables bateaux pleins de touristes, dans les croisières du Nil, même si leur impact est faible, contribuent à la détérioration du milieu aquatique et des berges.
Le but de la page n'est évidemment pas de vous dire de ne pas voyager, au contraire, je vous invite au voyage, notamment dans ce beau pays qu'est l'Egypte, mais essayez de respecter quelques règles de bonne conduite, comme ne pas forcément déballer sa richesse surtout dans les pays pauvres, d'être courtois avec les populations locales sans jouer le rôle du touriste nanti qui se permet tout.
Pensez également à être respectueux des écosystèmes qui sont déjà dégradés, de se comporter en touristes responsables et non pas comme le touriste cliché: c'est certain qu'un bout de corail trouvé dans les eaux d'Hurghada feraient un beau souvenir de votre voyage en Egypte, mais si les millions de touristes ramènent chacun un corail, ce sera un désastre au niveau écologique.
N'hésitez également pas à vous renseigner sur les tour-opérateurs pour connaître les modalités des séjours, de leur caractère éthique ou non. Bref, voyagez plus éthique et responsable, cela profitera au pays visité ainsi qu'à vous. Voyager de manière responsable et culturelle, n'est-ce pas préférable à un voyage aseptisé dans des hôtels pour nantis à l'occidentale ???
Article écrit par Martin KURT. Dernière version: 14 avril 2008