Le déplacement des monuments de Nubie
Introduction
Devant les problèmes de sécheresse imminente et pour rendre l’eau du Nil disponible toute l’année et aussi afin d’atténuer les dégâts causés par les crues (aléatoires), il a été décidé en 1952 la construction d?un grand barrage en supplément de l’ancien qui a été déjà surélevé 2 fois. Ce barrage fournira en plus de l’électricité.
Mais la conséquence la plus visible et la plus immédiate de cette construction entraine soit le déplacement soit la perte de nombreux monuments de Nubie. 14 monuments furent déplacés et reconstitué grâce à l'UNESCO. Le CEDAE (Centre de documentation pour les monuments égyptiens) dresse un inventaire des sites menacés Il faut déplacer les temples sans les priver de leur contexte.
Pour ce faire les monuments sont classés en 3 catégories :
- Ceux qui sont entièrement construit par assise de pierres (les plus faciles à démonter)
- Ceux creusé dans le rocher évoquant les grottes primordiales, (existe-t-il une possibilité des les extraire en un seul bloc ?)
- Ceux de types mixte, construit de bloc de grés mais à l’intérieur ses parois sont recouvertes de reliefs enduits d’une fine couche de plâtre peinte de couleur éclatante.
La Nubie avant la création du grand barrage
Deux types de sauvetages sont envisagés : soit un grand barrage enserrant les temples mais il fallait un système de pompe pour prévenir tous risque d'infiltration ou bien surélever les monuments.
Le 8 mars 1960 un appel pour la sauvegarde des monuments de la Nubie est lancé et les dons affluent. 50 pays répondent à la souscription de façon financière ou technique. Entre 1960 et 1963 une mobilisation internationale permet de mettre au point plusieurs propositions de sauvetage. La solution retenue fut celle du démontage et de la réédification des monuments.
Appel de Mr Vittorino VERONESE, Directeur general de l'UNESCO, le 8 mars 1960
Les travaux du grand barrage d'Assouan ont commencé. Avant cinq ans, la vallée moyenne du Nil sera transformée en un immense lac. Des édifices prodigieux, qui comptent parmi les plus admirables de la planète, sont menacé d’être submergés par les eaux, dont la retenue donnera la fertilité à dévastes étendues de désert. Mais à quel prix effrayant risquent d’être payes les nouveaux champs livrés aux tracteurs, les sources d’énergies promises aux futures usines ?
Certes, quand il s’agit de la subsistance d’hommes vivants et souffrants, on ne saurait balancer à sacrifier des effigies de granite ou de porphyre. Mais personne ne peut se trouver contraint à un tel choix sans être désespéré de devoir le faire.
Entre le legs du passé et le sort immédiat d’une population déshéritée à l’ombre d’un des plus somptueux héritages de l’Histoire, entre les moissons et les temples, il n’est certes pas facile de décider. Pour moi, en tout cas, je plaindrais qui, ayant à prendre la décision, choisirait sans angoisse, et qui, la décision prise, et quelle qu’elle ait été, pourrait en porter sans remords la responsabilité.
Aussi n’est-il pas étonnant que les gouvernements de la république Arabe Unie et du Soudan se soient adressés à un organisme international, à l’Unesco, pour lui demander d’essayer de sauver les richesses en péril. Ces richesses, en effet, dont il est déjà affligeant d’être obligé de dire que la perte peut être prochaine, n’appartiennent pas seulement aux nations qui en sont aujourd’hui dépositaires. Le monde entier a droit à leur pérennité. Elles font partie d’un patrimoine commun qui comprend aussi bien le message de Socrate que les fresques d’Ajanta, les murs d’Uxmal que les symphonies de Beethoven. Une protection universelle est due aux monuments de valeur universelle. Chaque fois qu’il se perd un seul de ces biens qui, selon la formule du poète, ne diminuent pas, mais augmentent par le partage, tous les hommes se retrouvent également frustrés.
D’autre part, il ne s’agit pas seulement de maintenir ce qui peut disparaitre : il s'agit de répandre et de multiplier une opulence encore secrète. En contrepartie les gouvernements du Caire et de Khartoum ouvrent aux fouilles des archéologues l’étendue entière de leur territoire et consentent que la moitié des œuvres d’art rendues à la lumières par la science et chance aillent enrichir les musées étrangers. Ils acceptent jusqu’au transport, pierre par pierre de certains édifices de la Nubie.
Une ère nouvelle, un développement superbe sont ainsi offert à l’égyptologie, si bien qu’au lieu d'un monde appauvri d'une partie de ses prodiges, c’est soudain pour l’ humanité l’espoir assuré d'une révélation des splendeurs inédites.
Une si belle cause mérite un effort à sa mesure. C''est pourquoi j’invite avec confiance les gouvernements, les institutions et les fondations publiques ou privées, et toute personne de bonne volonté, à contribuer au succès d'une oeuvre sans précédent dans l’Histoire : services, engins, argent seront également nécessaires. Tous peuvent contribuer, et de mille manières. Il convient que, d'une terre qui fut tant de fois, au cours des siècles, le théâtre ou l'enjeu des contestations de l’avidité, soit issue une preuve persuasive de fraternité internationale.
« L’Egypte est un don du Nil » : telle est la première phrase grecque que d'innombrables écoliers ont appris à traduire. Que les peuples s'unissent pour empêcher le Nil, source accrue de fécondité et d'énergie, de devenir le tombeau liquide d'une partie des merveilles que les hommes d’aujourd’hui ont reçues des hommes de jadis.
D’après la grande nubiade de christiane Desroches Noblecourt
4 temples furent offerts respectivement à l'Italie, aux Pays Bas, à l'Espagne et aux Etats Unis pour les remercier de l'aide apportée.
En 1972 l'île de Philae était submergée par les eaux une grande partie de l'année pour sauver ces monuments on « enferma » l'île de 2 rangée de palplanches en acier entre lesquelles on déversa du sable. Les eaux furent pompées avant le démontage des temples en 40 000 blocs puis transportés à Agilkia. Le démontage, le transport et le remontage des monuments s'effectuèrent en 30 mois ce qui est un délai raisonnable sachant que certains blocs pesaient 25 tonnes
Abou Simbel
Au départ trois solutions furent proposées
- Laisser le temple sur le site et en construisant une digue autour pour le protéger
- Elever le temple en un seul bloc au moyen de vérins hydrauliques
- Démonter et remonter le temple pierre par pierre
La troisième solution fut choisie.
La première tache consista à dégager le sable qui recouvrait une partie du monument
Ensuite il fallut découper en 1036 blocs de 20 à 30 tonnes les statues et injecter de la résine synthétique pour éviter que le grès ne s'effrite.
Pendant le découpage il fallut bien sur répertorier et numéroter chaque bloc, ainsi que les nettoyer avant le transfert sur le nouveau site
Il fallut aussi créer des collines artificielles reproduisant les collines d'origine avant de remettre les blocs.
Article écrit par Myriam